Laura, guérie et Matelot de la Vie

Laura, guérie et Matelot de la Vie

L'Antiboise de 13 ans et demi, en rémission d'un lymphome, est partie trois semaines en mer avec d'autres jeunes guéris. Ils étaient en lien avec des enfants hospitalisés.

Photos : Laura de retour à Antibes et la jeune fille avec ses copains sur le voilier (photos Patrick Clementé et DR)

Elle est toute bronzée. Normal, elle revient de trois semaines passées en mer à bord d'un voilier parti de Nice et qui a fait plusieurs escales en Corse. Normal Pour une jeune fille de 13 ans et demie qui profite de ses grandes vacances. Mais l’histoire n’est pas banale. Ce voyage sonne un peu comme une renaissance. Laura est tombée malade en 2009. Diagnostic : un lymphome (un cancer du système lymphatique). S'ensuivront de longs mois d'hospitalisation. Un traitement lourd. Une desscolarisation. Aujourd'hui, l'antiboise est en rémission même si un examen tous les trois mois est nécessaire pour vérifier que tout va bien. Cette expédition, elle n'aurait jamais imaginé pourvoir la vivre il y a quelque temps. Et pourtant elle l'a faite. Et ce, grâce à l'association "Matelots de la Vie". Une structure créée en 2005 qui propose et organise des aventures maritimes dédié aux enfants hospitalisés. Elle est parrainée par Loïck Peyron.
Le projet repose sur l'interaction entre les enfants hospitalisés et les jeunes matelots embarqués pour qui l'hôpital et un lointain souvenir. à l'hôpital, les enfants ont reçu et résolu des énigmes en lien avec l'expédition. La remise des prix aura lieu le 27 octobre à la Baule (Loire-atlantique ).

"Ils pourront être un jour à notre place"

"On veut aussi faire passer un message d'espoir aux enfants hospitalisés, ajoute Laura qui est rentrée il y a quelques jours à peine. Nous on a réussi à sortir de l'hôpital et à être sur ce voilier, donc ils pourront un jour être à notre place..." Ce sont les médecins qui propose le nom des candidats pour cette aventure. Ce sont donc Ceux de l'hôpital L'ARCHET II de Nice qui ont donné le nom de Laura. Il fallait ensuite le feu vert des parents... Pas facile après ces épreuves de laisser partir son enfance trois semaines en mer... "Je connaissais ce projet, j'en avais eu connaissance à l'hôpital, précise Cathy, la maman. On étudie la chose et puis on fait confiance, le soutien des médecins est parfait, je savais que c’était sérieux, que ce n'était pas de l'inconscience". La proposition est alors faite Laura qui dit "oui tout de suite. Je n'avais jamais réellement fait de bateau mais j'étais curieuse. J'ai demandé à ceux qui étaient déjà partis et ils m'ont dit que c'était génial." Cet engagement, "C'est son caractère, elle est courageuse, chapeau ! salue sa mère. En général, les enfants qui ont de graves maladies sont très courageux, ils ne posent pas de questions".

Après un stage en mai pour se rencontrer (ils étaient huit jeunes à bord avec cinq encadrants) et quelques explications sur la vie à bord, la voilà lancée dans le grand bain en août : "Dès le premier jour on a vu des dauphins et des baleines. On a nagé avec palmes, masque, tuba, on s'est baigné en pleine mer avec deux kilomètres de fond ! Et puis il y avait aussi toute la vie à bord : on se connaissait pour savoir qui ferait la vaisselle, le ménage..."

Autonomie, confiance en soi

Il a fallu également apprendre les manoeuvres de voile et parfois même à tenir la barre. Tout au long du voyage, les jeunes ont rencontré des scientifiques qui les ont sensibilisés à la protection du milieu marin. "Sur le bateau, nous avons aussi appris la solidarité." Chacun aidait celle ou celui qui avait quelques difficultés. Et la maladie ? "Nous avons tous ce point commun. On en a parlé pendant le stage mais sur le bateau, on a oublié."

Autonomie, confiance en soi, voilà ce qu'ils ont pu apprécier. .. Avant de reprendre le chemin de l'école. Pour Laura, ce sera l'entrée en troisième au collège de la Fontonne ou nul doute que le corps enseignant et ses camarades qui l'ont soutenu pendant sa maladie, seront ravis de la retrouver aussi radieuse après cette expérience.

Sophie RAMBURE

Savoir plus
La ville a apporté une aide financière de 2000 € à l'opération (Le drapeau d'antibes a ainsi été hissé sur la voile). D'autres organisations ont aussi donné un coup de pouce comme "la Ligue contre le Cancer" des Alpes-Maritimes. Pour soutenir cette association : www.matelots-vie.com

 Cliquez sur l'image ci-dessus pour lire l'article complet et le voir en grand Laura, guérie et Matelot de la Vie


Photos: Laura de retour à Antibes et la jeune fille avec ses copains sur le voilier. Photos : Patrick Clementé et DR
Source : Nice Matin, 31 Août 2012

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