Matelots de la vie. Un départ plein d'espoir

Amarré au port du Moulin-Blanc, le Bora-Bora a levé l'ancre samedi matin pour un périple extraordinaire au large des côtes bretonnes. À son bord : huit adolescents en voie de rémission pris en charge par l'association Matelots de la vie

Samedi, à 9h30, huit adolescents en voie de rémission demaladies graves, âgés de12à17ans, ont mis les voiles sur Pornichet (Loire-Atlantique) àbord du Bora-Bora, un bateaumis àdisposition par l'association Pied de nez. Accompagnés d'une dizaine d'encadrants, dont le capitaine du bateau etsesdeux matelots, ils arriveront à destination le 26août.

Trois semaines de traversée

Trois semaines de traversée durant lesquelles les thèmes liés à la mer, à l'environnement etàla culture bretonne seront abordés. Au programme, notamment: la visite d'Océanopolis, la récolte du goémon sur l'île de Sein, l'initiation à la navigation àBelle-Île-en-Mer, sans oublier l'observation des différentes espèces d'oiseaux présentes dans le ciel breton. Autant de découvertes plus enrichissantes les unes que les autres, qui permettront à ces jeunes Matelots de garder en mémoire un beau voyage culturel. Bâtie en 2005 et parrainée depuis deux ans par Loïck Peyron, l'association Matelots pour la vie propose aux enfants malades et/ou en voie d'accalmie une aventure maritime.

Une énigme par jour et 24 hôpitaux en lice

Une épopée àtravers l'océan, partagée quotidiennement avec quelque 3.000enfants hospitalisés en France et en Belgique. «Tous les jours, les enfants embarqués communiquent avec ceux restés dans les hôpitaux. Certains en faisaient partie l'année dernière et, cette année, ilssont de l'autre côté, avec nous», souligne Yann Gouriou, membre de l'association. Un jeu de réflexion tient tout lemonde en haleine. Les enfants, àbord du Bora-Bora, proposent une énigme à leurs camarades et, cela, à raison d'une devinette par jour. «Très souvent, c'est en relation avec l'écologie. Ils sont sur un bateau, il faut qu'ils comprennent aussi l'importance de ce phénomène qui concerne tout le monde». Vingt-quatre hôpitaux sont en lice, cette année, dans ce concours qui permet de sortir de l'ordinaire et qui récompensera l'établissement ayant donné le plus de bonnes réponses.

Acquérir de l'autonomie

Au-delà de partager leur expérience avec d'autres adolescents, Yann Gouriou insiste surtout sur l'objectif principal, qui est de responsabiliser ces ados. «Ils passent trois semaines ensemble en mer. Ils participent donc à toutes les tâches. Ils font la cuisine, ilsaident le capitaine et ses matelots dans leurs manoeuvres... Lesjeunes Matelots de la vie participent entièrement au fonctionnement du groupe et du bateau en général», dit-il. Se sentir à même de faire les choses comme les autres. Tel est le leitmotiv de beaucoup, voire la totalité d'entre eux. «Le souci àl'hôpital, c'est qu'ils sont couvés. On fait tout à leur place. Ici, on leur montre qu'ils sont capables d'être autonomes. Pour certains, c'est très important d'être responsabilisés. Ils en ont besoin, c'est évident». Un besoin aussi de faire partager leurs péripéties puisque leur séjour est observable sur le site www.matelots-vie.com Pratique L'association est joignable au 06.73.57.89.95 ou asso@matelots-vie.com

Photo : Les Matelots de la vie sont attentifs aux consignes données par le capitaine du bateau, Jean-Christophe Lefevre. Photo DR

Matelots de la vie. Un départ plein d’espoir, Le Télégramme, 08/08/2011

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